Published on March 15, 2024

En résumé :

  • Adoptez une approche d’« ingénierie culinaire » en préparant des composantes (protéines, légumes, grains) plutôt que des plats finis pour maximiser la flexibilité.
  • Créez une banque de 20 recettes « famille-approuvées » en impliquant vos enfants pour éliminer les négociations aux repas.
  • Respectez la durée de conservation réelle des aliments et utilisez des « finaliseurs magiques » (vinaigrettes, pestos) pour garder les repas appétissants toute la semaine.
  • Optimisez votre budget de 150 $ en suivant les arrivages saisonniers du Québec et les circulaires (Flipp, Reebee) pour économiser jusqu’à 900 $ par an.

17h. La journée de travail s’achève, la course pour aller chercher les enfants commence et la question fatidique tombe, inévitable : « Qu’est-ce qu’on mange pour souper ? ». Pour des milliers de parents québécois actifs, ce moment est synonyme de stress, de fatigue mentale et souvent, de compromis sur la qualité nutritionnelle des repas. La pression de devoir nourrir une famille avec des goûts variés, un budget serré et un temps limité est une charge mentale colossale.

Face à ce défi, le “batch cooking” ou “meal prep” est souvent présenté comme la solution miracle. Les conseils habituels fusent : faire des listes d’épicerie, cuisiner de grandes quantités, tout congeler. Pourtant, beaucoup s’y sont essayés pour finir découragés : des contenants suspects qui finissent à la poubelle le jeudi, des enfants qui boudent des repas devenus monotones, et le sentiment que l’effort du dimanche ne porte pas ses fruits. Le problème n’est pas l’idée, mais la méthode.

Et si la clé n’était pas de cuisiner des plats, mais de construire un système ? Si le secret résidait dans une forme d’ingénierie culinaire, où l’on prépare non pas des repas figés, mais des composantes modulables ? Cette approche transforme radicalement le processus. Elle permet de conserver la fraîcheur, d’offrir une variété réelle et de s’adapter aux envies et aux besoins de chacun, sans effort supplémentaire en semaine. C’est passer d’une cuisine de masse à une logistique alimentaire personnalisée.

Cet article n’est pas une autre liste de recettes. C’est un plan de match stratégique. Nous allons déconstruire le processus, de la création d’une banque de recettes validées par vos enfants à l’optimisation de votre panier d’épicerie chez Maxi ou IGA, en passant par les secrets pour que vos préparations restent délicieuses jusqu’au vendredi.

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Pour vous guider à travers ce système complet, voici le plan de notre mission : maîtriser la planification de vos repas familiaux, de la conception des recettes à l’optimisation de votre budget, en passant par une exécution sans faille le dimanche.

Comment créer votre banque de 20 recettes nutritives que même vos enfants de 5 et 8 ans mangent sans négociation

Le point de départ de tout système de meal prep réussi n’est pas la cuisson, mais la planification. Et la base de cette planification est une banque de recettes fiables et validées par les juges les plus impitoyables : vos enfants. L’objectif n’est pas de trouver 20 nouvelles recettes exotiques, mais de bâtir un répertoire solide qui deviendra la fondation de vos menus hebdomadaires, éliminant les négociations et les soupers tendus.

L’erreur commune est d’imposer de nouveaux plats. La stratégie gagnante est de co-créer ce répertoire avec votre famille. Il s’agit de transformer la découverte alimentaire en un jeu plutôt qu’en une bataille. En impliquant les enfants dans le choix et parfois la préparation, vous leur donnez un sentiment de contrôle et de fierté qui change complètement leur rapport à l’assiette. La clé est une exposition répétée, sans pression, et une présentation ludique.

Étude de cas : La transformation alimentaire d’une famille de Montréal

Une famille de Montréal a réussi à faire accepter 15 nouveaux aliments à leurs enfants de 5 et 8 ans en seulement 3 mois grâce au batch cooking participatif. Les parents ont impliqué leurs enfants dans la préparation du dimanche, leur confiant des tâches adaptées comme laver les légumes et assembler les brochettes. Résultat : les enfants ont développé une fierté envers « leurs » plats et mangent maintenant des légumes qu’ils refusaient auparavant, notamment le brocoli et les poivrons.

Pour construire votre propre banque, commencez par ce qui fonctionne déjà et introduisez la nouveauté par petites touches. Voici les étapes concrètes pour y parvenir :

  • Adapter 5 classiques québécois : Commencez par des valeurs sûres comme le pâté chinois, le macaroni au fromage ou la tourtière. Travaillez à créer des versions légèrement plus nutritives (plus de légumes, grains entiers) mais tout aussi savoureuses.
  • Impliquer dans le choix : Chaque semaine, proposez 3 nouvelles recettes avec des photos alléchantes et laissez les enfants en choisir une à tester.
  • Créer des “repas-personnages” : Utilisez le Guide alimentaire canadien pour expliquer le rôle de chaque aliment. La protéine est le “super-héros” qui donne des muscles, les légumes sont “l’arc-en-ciel” qui donne de l’énergie.
  • Tester l’exposition sans pression : Présentez un nouvel aliment entre 8 et 10 fois de différentes manières (cru, cuit, en sauce) sans jamais forcer la consommation. La simple présence sur la table est une victoire.
  • Documenter les succès : Tenez un cahier de recettes familial où vous notez les plats gagnants, avec des photos et des commentaires ou dessins des enfants.

Cette banque de recettes devient votre actif le plus précieux. Elle vous garantit que les repas que vous préparez avec tant d’efforts seront non seulement mangés, mais appréciés. C’est la première étape pour transformer la corvée du souper en un moment de partage serein.

Comment préparer en 3 heures le dimanche les composantes de 14 repas pour 4 personnes

Une fois votre banque de recettes établie, l’étape suivante est l’exécution : la fameuse session de 3 heures le dimanche. Le secret pour y parvenir sans sombrer dans le chaos est de penser comme un chef de cuisine, pas comme un cuisinier à la maison. Cela signifie adopter une organisation par postes de travail et optimiser l’utilisation de vos équipements. Votre cuisine devient une petite chaîne de production où chaque minute est rentabilisée.

L’objectif n’est pas de cuisiner 14 plats complets, ce qui est la voie directe vers l’épuisement et la monotonie. L’objectif est de préparer des composantes de base interchangeables : une grande quantité de grains (quinoa, riz brun), des protéines cuites (poulet rôti effiloché, boulettes de viande, lentilles cuites), une variété de légumes lavés, coupés ou rôtis, et deux ou trois “finaliseurs magiques” (vinaigrette, sauce tomate, pesto). Cette approche modulaire est la clé de la flexibilité et de la fraîcheur perçue tout au long de la semaine.

Pour visualiser cette organisation, imaginez votre plan de travail divisé en zones distinctes : une zone de lavage et de coupe, une zone pour la cuisinière, et une zone pour l’assemblage et le portionnement. Cette systématisation réduit les déplacements et maximise l’efficacité.

Vue aérienne d'un plan de travail organisé avec les zones de préparation pour le batch cooking

Comme le montre cette vue d’ensemble, un plan de travail méthodique est la pierre angulaire d’une séance de batch cooking réussie. Un chronogramme précis vous permettra de synchroniser les cuissons longues au four avec les préparations rapides sur le plan de travail.

Voici un exemple de chronogramme optimisé pour une session de 3 heures, qui vous permettra de jongler entre le four, la cuisinière et votre plan de travail sans temps mort.

Chronogramme optimisé pour 3 heures de batch cooking
Heure Four (180°C) Cuisinière Plan de travail
0-30 min Préchauffage + Légumes racines Eau bouillante pour grains Lavage et découpe légumes
30-60 min Poulet mariné (30 min) Riz/quinoa (25 min) Préparation sauces
60-90 min Lasagne ou gratin Légumineuses Assemblage salades
90-120 min Muffins ou pain Soupe mijotée Portionnement
120-180 min Refroidissement Sauce tomate Étiquetage et rangement

En suivant un tel plan, vous n’êtes plus en train de “cuisiner”, mais d’exécuter un processus. La charge mentale diminue drastiquement, remplacée par une suite logique d’actions. Le résultat : à la fin de vos trois heures, votre réfrigérateur est rempli de possibilités, pas de contraintes.

Comment remplir votre panier de 150 $CAD pour 7 jours et 4 personnes en couvrant tous les nutriments

Préparer ses repas à l’avance est une chose, mais le faire en respectant un budget de 150 $ par semaine pour une famille de quatre est un défi d’un autre ordre. C’est ici que le parent québécois devient un véritable stratège financier. Le contexte économique actuel, avec une inflation alimentaire notable, rend cette compétence essentielle. Selon des analyses récentes, le budget alimentaire moyen atteint près de 15 323 $ par année pour une famille de 4 personnes, soit environ 295 $ par semaine. Atteindre l’objectif de 150 $ demande donc une planification rigoureuse et une connaissance fine des leviers d’économie.

La clé n’est pas de se priver, mais d’acheter intelligemment. Cela passe par une allocation budgétaire consciente et l’exploitation de toutes les ressources à notre disposition, des circulaires aux applications mobiles, en passant par le choix judicieux des marques. Le but est de maximiser la valeur nutritive de chaque dollar dépensé.

Pour structurer votre budget de 150 $, une approche efficace est d’adopter la règle du 40-30-30. Elle permet d’allouer vos dépenses de manière équilibrée pour couvrir tous les besoins nutritionnels sans faire d’impasses. Cette méthode, combinée à une stratégie d’achat avisée, est votre meilleure alliée pour maîtriser votre facture d’épicerie.

  • 40% pour les protéines (60 $) : C’est souvent le poste le plus coûteux. Pour l’optimiser, privilégiez le poulet entier (plus économique et polyvalent), le porc haché en spécial, les œufs et surtout, les légumineuses sèches achetées en vrac qui offrent le meilleur ratio protéines/prix.
  • 30% pour les fruits et légumes (45 $) : Le secret ici est d’acheter de saison et local autant que possible. Surveillez les circulaires des grandes surfaces comme Maxi ou Super C. Utilisez des applications comme FoodHero pour trouver des produits approchant de leur date de péremption à prix réduit.
  • 30% pour les produits secs et laitiers (45 $) : C’est le royaume des marques maison. Les produits Sans Nom ou Le Choix du Président pour les pâtes, le riz, la farine et le yogourt offrent une qualité comparable aux grandes marques pour une fraction du prix.
  • Astuce bonus : Avant de partir, passez 10 minutes sur les applications Flipp et Reebee. Elles vous permettent de comparer les circulaires de Metro, Provigo et IGA en un clin d’œil pour savoir où trouver les meilleures offres sur les articles de votre liste.

Enfin, une bonne planification de la conservation est essentielle. Planifiez vos repas de la semaine en fonction de la fraîcheur des aliments : les salades et les légumes fragiles en début de semaine, et les plats à base de produits surgelés ou de conserves vers la fin.

Les 5 pièges du meal prep qui font que vos contenants finissent à la poubelle le jeudi

C’est le scénario catastrophe que tout adepte du meal prep redoute : ouvrir le réfrigérateur le jeudi soir et découvrir que le plat préparé avec soin le dimanche a une apparence douteuse, une odeur suspecte ou une texture peu appétissante. Ce gaspillage est non seulement coûteux, mais aussi profondément décourageant. Comprendre et anticiper les pièges de la conservation est donc aussi crucial que la préparation elle-même. La fraîcheur perçue est la clé de l’adhésion au système à long terme.

Le principal coupable est une méconnaissance du “point de rupture de la fraîcheur”, ce moment où un aliment cuit, même conservé au froid, perd ses qualités organoleptiques ou devient impropre à la consommation. Chaque type d’aliment a sa propre durée de vie, et l’ignorer, c’est programmer le gaspillage. Par exemple, le poisson cuit doit être consommé dans les 48 heures, tandis que des légumes rôtis peuvent tenir jusqu’à 5 jours.

Intérieur de réfrigérateur organisé avec contenants en verre étiquetés pour le batch cooking

La solution radicale à ce problème est de changer de paradigme : au lieu d’assembler des plats complets, conservez les composantes séparément. Un frigo rempli de contenants en verre étiquetés avec des protéines, des grains et des légumes cuits séparément offre une flexibilité maximale et préserve la texture de chaque élément. L’assemblage se fait en deux minutes juste avant de servir.

Étude de cas : Comment Sarah de Laval a sauvé son batch cooking

Après avoir jeté plusieurs contenants le jeudi pendant deux mois, Sarah a adopté la méthode des composantes séparées. Elle conserve maintenant protéines, légumes et féculents dans des contenants distincts. Son astuce supplémentaire : elle prépare une banque de 5 « finaliseurs magiques » (pesto maison, vinaigrette tahini, salsa verde) qui transforment instantanément ses bases neutres en plats savoureux et différents chaque jour. Résultat : zéro gaspillage depuis six mois et des repas qui restent appétissants toute la semaine.

Pour éviter ces pièges, il est impératif de connaître la durée de conservation réelle des aliments cuits au réfrigérateur, une information cruciale fournie par des organismes comme le MAPAQ.

Durée de conservation réelle des aliments cuits au réfrigérateur
Aliment cuit Durée au frigo Signes de détérioration Solution congélation
Poulet cuit 3-4 jours Odeur aigre, texture visqueuse 2-3 mois au congélateur
Riz cuit 3-4 jours Texture sèche et dure 1 mois en portions individuelles
Légumes rôtis 3-5 jours Ramollissement, décoloration 8-10 mois blanchis
Poisson cuit 1-2 jours Odeur ammoniaquée 1 mois sous vide
Pâtes cuites 3-5 jours Texture pâteuse 2 mois sans sauce

Les cinq pièges à éviter sont donc : 1) Assembler les plats trop tôt, 2) Ignorer la durée de vie de chaque ingrédient, 3) Utiliser des contenants non hermétiques, 4) Négliger l’étiquetage (nom et date), et 5) Oublier le pouvoir des “finaliseurs magiques” pour raviver les saveurs en fin de semaine.

Comment nourrir papa keto, maman végé et 2 enfants omnivores avec une base commune modulable

Le défi ultime pour de nombreuses familles modernes est de gérer des régimes alimentaires et des préférences variés sous un même toit. Comment planifier les repas quand une personne ne mange pas de viande, une autre limite les glucides, et que les enfants sont… des enfants ? Tenter de cuisiner trois ou quatre repas différents chaque soir est la voie la plus rapide vers l’épuisement parental. La solution ne réside pas dans la multiplication des plats, mais dans l’unification autour d’une base commune et la personnalisation par l’ajout de modules spécifiques.

C’est l’application la plus puissante de l’approche par “composantes”. Au lieu de penser “souper spaghetti”, vous pensez “base de sauce tomate, pâtes de blé entier, pâtes de courgette (zoodles), boulettes de viande, boulettes végétariennes, et parmesan”. Chaque membre de la famille compose son assiette à partir de ces briques alimentaires, respectant ainsi ses besoins et ses envies sans créer de travail supplémentaire pour le cuisinier.

Cette approche est brillamment résumée par Geneviève O’Gleman, une voix de référence en nutrition familiale au Québec. Son conseil met en lumière le changement de perspective nécessaire.

La clé pour nourrir une famille aux besoins variés est de penser en termes de modules plutôt que de plats complets. Chacun peut ainsi personnaliser son assiette tout en partageant le même repas familial.

– Geneviève O’Gleman, Nutritionniste et auteure québécoise

Voici comment appliquer ce principe à un repas type comme une soirée “bol-repas” :

  • Base commune : Préparez une grande quantité de quinoa et un mélange de légumes rôtis (poivrons, oignons, brocolis).
  • Module Protéine 1 (Omnivore/Enfants) : Poulet en lanières grillé.
  • Module Protéine 2 (Végé) : Pois chiches rôtis aux épices ou tofu mariné et grillé.
  • Module “Finisseur” Keto : Une sauce crémeuse à base d’avocat et des graines de chanvre pour les bons gras.
  • Module “Finisseur” Enfants : Une sauce douce à base de yogourt et une touche de maïs en grains qu’ils adorent.

De cette manière, tout le monde mange ensemble, partageant 80% du repas. Les 20% restants sont ce qui permet à chacun de se sentir respecté dans ses choix alimentaires. Cette stratégie dissipe les tensions à table et transforme le repas en un buffet personnalisé où chacun est maître de son assiette. C’est une victoire logistique et relationnelle pour toute la famille.

Comment planifier 21 repas par semaine équilibrés en 45 minutes sans compter macros ni calories

L’idée de planifier 21 repas peut sembler titanesque. Pourtant, avec la bonne méthode, cet exercice peut être bouclé en moins de 45 minutes chaque semaine, sans avoir besoin d’une calculatrice ou d’une application de comptage de calories. Le secret est de remplacer le calcul fastidieux par des systèmes visuels et des cadres structurants. L’objectif est l’équilibre global sur la semaine, pas la perfection à chaque repas.

Une des méthodes les plus efficaces est la matrice de planification thématique. Attribuer un thème à chaque jour de la semaine (Lundi sans viande, Mardi tacos, Mercredi pâtes, etc.) réduit drastiquement la fatigue décisionnelle. Au lieu de vous demander “Qu’est-ce qu’on mange ?”, la question devient “Quelle recette de pâtes faisons-nous ce mercredi ?”. Le champ des possibles est immédiatement réduit, rendant la décision plus rapide et moins stressante.

Étude de cas : La méthode de l’assiette équilibrée simplifie la vie de la famille Tremblay

La famille Tremblay de Québec a adopté la méthode visuelle du Guide alimentaire canadien pour sa planification. Pour chaque souper, ils s’assurent que l’assiette est composée visuellement de 1/2 de légumes ou fruits, 1/4 de protéines, et 1/4 de grains entiers. Sans calculer une seule calorie, ils ont constaté une nette amélioration de leur équilibre alimentaire et ont réduit leur temps de planification de deux heures par semaine. Leur astuce : ils ont photographié une assiette “modèle” et l’ont affichée sur le réfrigérateur comme un rappel visuel rapide.

En combinant la matrice thématique pour les soupers avec des options simples et préparées pour les déjeuners et dîners, la planification devient un jeu d’enfant. Les déjeuners peuvent être une rotation de deux ou trois options préparées le dimanche (overnight oats, muffins-omelettes). Les dîners sont, dans 90% des cas, les restes du souper de la veille, éliminant ainsi toute planification supplémentaire.

Voici un exemple de matrice hebdomadaire qui intègre ces principes pour une planification ultra-rapide et équilibrée.

Matrice de planification hebdomadaire avec thèmes quotidiens
Jour Thème Déjeuner Dîner Souper
Lundi Sans viande Overnight oats Reste souper dimanche Chili végétarien
Mardi Tacos/Mexicain Muffins-omelettes Reste chili en wrap Tacos poulet
Mercredi Pâtes Smoothie préparé Salade-repas Spaghetti sauce tomate
Jeudi Asiatique Overnight oats Reste pâtes Sauté asiatique
Vendredi Pizza/Réconfort Muffins-omelettes Reste sauté Pizza maison

Ce cadre simple mais puissant libère un espace mental considérable. Il garantit la variété, favorise l’équilibre nutritionnel sans effort de calcul, et transforme une tâche redoutée en un simple exercice de 45 minutes le dimanche matin, café à la main.

Comment économiser 600 à 900 $CAD par année en achetant en vrac chez les producteurs

Au-delà de l’épicerie traditionnelle, une stratégie puissante pour réduire significativement sa facture tout en améliorant la qualité de son alimentation est de se tourner vers les circuits courts et l’achat en vrac. Cette démarche, qui consiste à acheter directement auprès des producteurs ou dans des épiceries zéro déchet, permet de contourner plusieurs intermédiaires et leurs marges. Les économies peuvent être substantielles. En effet, une grande partie des consommateurs avisés l’ont déjà compris : des études montrent que 72% des Québécois utilisent les circulaires et les achats groupés pour réaliser des économies importantes sur leur budget alimentaire annuel.

Acheter en vrac des produits de base comme les légumineuses, les grains, les noix et les farines peut réduire leur coût de 20% à 40% par rapport aux versions emballées. De plus, s’approvisionner en fruits et légumes via des paniers bio ou directement à la ferme pendant la saison de l’autocueillette permet non seulement de bénéficier de prix imbattables, mais aussi d’une fraîcheur et d’une saveur incomparables. Ces produits, achetés en grande quantité, peuvent ensuite être transformés (congelés, mis en conserve) lors de votre séance de batch cooking pour être consommés toute l’année.

Adopter cette philosophie d’achat demande un petit investissement initial en temps pour localiser les bonnes adresses et en équipement (un congélateur coffre est un excellent investissement), mais le retour sur investissement est rapide et durable. C’est une façon concrète de reprendre le contrôle sur son budget et la qualité de son alimentation.

Votre plan d’action pour l’achat local et en vrac

  1. Points de contact : Identifiez les épiceries zéro déchet (ex: Loco à Montréal, Vrac & Bocaux à Québec), les marchés publics, les fermiers de famille (réseau Équiterre) et les sites d’autocueillette dans un rayon de 30 km de votre domicile.
  2. Collecte d’informations : Abonnez-vous aux infolettres des fermes locales, téléchargez le calendrier saisonnier des Aliments du Québec et procurez-vous des contenants réutilisables de différentes tailles pour vos achats en vrac.
  3. Cohérence avec vos besoins : Avant de vous inscrire à un panier bio, vérifiez si la taille et la variété des légumes correspondent aux préférences de votre famille pour éviter le gaspillage. Comparez les prix au kilo du vrac avec les spéciaux des grandes surfaces.
  4. Évaluation des opportunités : Apprenez à reconnaître les vraies aubaines. Une caisse de tomates “imparfaites” à bas prix en août est une occasion en or pour faire de la sauce pour toute l’année. Une grosse caisse de fraises d’autocueillette en juin peut se transformer en confitures et smoothies congelés.
  5. Plan d’intégration : Allouez une séance de batch cooking par saison à la transformation des achats massifs (ex: une journée “tomates” en août, une journée “courges” en octobre). Planifiez l’espace nécessaire dans votre congélateur.

En intégrant ces habitudes, vous ne faites pas que des économies. Vous soutenez l’économie locale, vous réduisez les emballages plastiques et vous reconnectez votre famille au cycle des saisons et à l’origine de ce qu’elle mange.

À retenir

  • Le secret est de penser en « composantes modulables » (protéines, légumes, grains) et non en plats finis, pour un maximum de flexibilité et de fraîcheur.
  • Maîtrisez la durée de conservation de chaque aliment et utilisez des « finaliseurs magiques » (sauces, vinaigrettes) pour éviter la monotonie et le gaspillage.
  • Alignez vos achats sur le calendrier saisonnier du Québec et utilisez les circuits courts (paniers bio, vrac) pour réduire drastiquement votre budget tout en améliorant la qualité.

Comment savoir quels fruits et légumes acheter chaque semaine au Québec pour qualité maximale et prix minimal

La dernière pièce maîtresse de votre système d’ingénierie culinaire est la maîtrise du calendrier des saisonnalités québécoises. Acheter un fruit ou un légume au sommet de sa saison, c’est la garantie d’obtenir le meilleur goût, la plus haute valeur nutritive et, surtout, le prix le plus bas. C’est le levier le plus simple et le plus efficace pour optimiser la portion “fruits et légumes” de votre budget, qui représente tout de même 30% de vos dépenses.

Ignorer la saisonnalité, c’est payer le gros prix pour des produits qui ont parcouru des milliers de kilomètres, qui ont été cueillis avant maturité et qui ont perdu une partie de leurs nutriments en chemin. À l’inverse, synchroniser ses achats et ses menus avec les récoltes locales permet de réaliser des économies spectaculaires, tout en participant à une consommation plus durable.

L’impact économique du calendrier des Aliments du Québec

Une famille de Sherbrooke qui suit rigoureusement le calendrier des arrivages locaux économise en moyenne 45% sur sa facture annuelle de fruits et légumes. Par exemple, ils achètent les têtes de violon à 4 $/livre en mai, alors qu’elles sont vendues 12 $/livre hors saison. De même, ils profitent des courges à 0,50 $/livre en octobre, contre 2,50 $/livre pour les courges importées en hiver. Leur stratégie est simple : acheter en grande quantité au pic de la saison et utiliser une partie de leur temps de batch cooking pour transformer et conserver ces trésors pour l’hiver (congélation, conserves, déshydratation).

Comment faire en pratique ? Affichez le calendrier des “Aliments du Québec” sur votre réfrigérateur. Avant de faire votre liste d’épicerie, jetez-y un œil. En juin, pensez fraises, rhubarbe, asperges. En août, c’est le temps du maïs, des tomates, des bleuets. En octobre, faites le plein de courges, de pommes et de légumes-racines. Votre planification de repas devient alors guidée par l’abondance et les bas prix du marché.

Cette approche a un double avantage. Non seulement elle est économique, mais elle introduit aussi une variété naturelle dans votre alimentation, vous forçant doucement à sortir de votre zone de confort et à cuisiner avec ce qui est disponible et à son meilleur. C’est la nature qui devient votre planificatrice de menu.

Votre première étape concrète pour mettre fin au stress des soupers n’est pas de tout révolutionner d’un coup. C’est de commencer petit. Ce week-end, choisissez trois recettes de votre nouvelle banque, préparez les composantes en une heure et planifiez seulement trois soupers. Lancez-vous et construisez votre système, un repas serein à la fois.

Questions fréquentes sur le batch cooking familial au Québec

Où trouver les légumes moches à rabais au Québec?

Vous pouvez les trouver via les applications FoodHero et Flashfood directement dans les grandes chaînes de supermarchés comme IGA et Metro. Cherchez aussi les sections “Naturellement imparfaits” chez Maxi et les paniers anti-gaspillage proposés par certains IGA.

Quels sont les meilleurs marchés publics pour le batch cooking?

Pour acheter en quantité et à bon prix, le Marché Jean-Talon et le Marché Atwater à Montréal, ainsi que le Marché du Vieux-Port à Québec, sont d’excellentes options. Le meilleur conseil est de s’y rendre tôt le samedi matin pour profiter des meilleurs choix et des prix les plus compétitifs avant la foule.

Comment conserver les légumes locaux pour l’hiver?

La méthode dépend du légume. Le blanchiment suivi de la congélation est idéal pour le brocoli, les haricots et le maïs. Une cave froide ou un endroit frais et sombre convient parfaitement aux pommes de terre, carottes et navets. Enfin, la mise en conserve est parfaite pour les tomates et les betteraves, vous permettant de profiter de la saveur de l’été en plein hiver.

Written by Alexandre Morin, Alexandre Morin est kinésiologue accrédité et conseiller en santé globale depuis 15 ans, membre de la Fédération des kinésiologues du Québec (FKQ) et certifié en nutrition sportive par l'Academy of Nutrition and Dietetics. Il dirige actuellement une clinique multidisciplinaire de kinésiologie et de réadaptation à Québec, où il accompagne des clients dans l'adoption durable de modes de vie sains.